De notre cher pré carré chanceladais, nous subissons les assauts répétés et continus des médias et réseaux sur un monde qui nous inquiète et nous angoisse. Mais, comme on dit : la peur nous fait échapper au danger ; toutefois, elle brouille et fait vaciller nos esprits ; c’est alors que nous gémissons.
L’histoire nous prouve que les démocraties et leurs diplomaties ne font que retarder, avant de succomber – toujours temporairement et victorieusement –, aux guerres projetées par les États totalitaires et impérialistes. C’est là, par la clairvoyance et la sûreté, que s’installe la confiance.
De l’infiniment petit à l’infiniment grand, les ressorts de l’Histoire se refusent à l’Intelligence Artificielle et se dénouent par celle des « Lumières », qui ne sont pas exclusivement celles de notre Europe.
Ici, à Chancelade, au plus près d’entre nous tous et ensemble, nous veillons à entretenir ces « Lumières » qui ne sont pas l’expression d’une seule poésie romantique et philosophique ; je m’excuse pour la formule grandiloquente et pompeuse, mais elle résulte des lectures de multiples plumes, lesquelles, avec le temps, relativisent et éclairent notre beau récit humaniste et universaliste.
Et oui, tout conflit débute souvent à la porte de notre maison, par négligence sur l’indispensable partage des biens communs. Si nous devons préserver notre si cher village gaulois, gardons-nous de taire notre sentiment occitan, celui qui dit espopar l’aulha ou, si vous préférez : scier la branche sur laquelle on est assis. C’est encore cette pensée de Félix Castan¹ qui répond ainsi : « On n’est pas le produit d’un sol, on est le produit de l’action que l’on mène. »
Nous sommes tous citoyens du monde, et celui-ci débute à Chancelade.
1. Félix Castan (1920-2001), penseur et écrivain français en langue occitane
Félix Castan, les chantiers baroques de la culture occitane.
Pascal Serre
