Le miroir américain
Avec la très probable élection de Donald Trump à la tête des États-Unis, le discours populiste confirme ses succès électoraux. Ce discours, qui fait appel à ce que le plus grand nombre veut entendre, avec ses mots et ses émotions, supplante la rhétorique de notre démocratie héritée d’une histoire aux vertus orgueilleusement plantées dans le Siècle dit des « Lumières ».
C’est une évolution sociologique mondiale plus dangereuse encore que celle de la marchandisation effrénée de la planète.
La Vieille Europe, avec ses philosophes et ses traditions séculaires semble dépassée et démunie face à une vague irrésistible menée minutieusement par des façonneurs et doreurs d’image aux techniques implacables ; mais surtout, aux objectifs, à terme, dévastateurs pour le bien commun.
Je veux croire que l’effet domino venu des États-Unis ne parviendra pas jusqu’à notre beau pays qu’est la France.
Si nous devons prendre en compte la vox populi, il nous faut avant tout en respecter les attentes, raisonnées ou émotionnelles. Le rôle – me semble-t-il – des responsables politiques est de dresser des ponts, et non des murs.
En cela, convenons-en, nous refusons de nous soumettre au miroir américain.
Pascal Serre
